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Louis se tait. Il écoute la reine puis Loménie de Brienne qui l’exhortent à chaque séance du Conseil d’en haut à briser cette fronde parlementaire, cette vraie rébellion qui d’un bout à l’autre du royaume, au nom de la liberté individuelle, de la défense du droit, veut en fait entraver le pouvoir royal, plier l’autorité monarchique.

Il écoute Marie-Antoinette qui siège désormais au Conseil. Elle l’incite à la fermeté :

« Si on différait, on aurait moins de moyens pour conserver et maintenir l’autorité du roi. »

 

Louis baisse la tête. Il a le sentiment angoissant que quoi qu’il décide et fasse, il ne pourra ressaisir les rênes qui, sans qu’il sache à quel moment précis, lui ont échappé.

Peut-être était-ce en 1774, quand, peu après son accession au trône, il avait sur les conseils de Turgot annulé la réforme Maupeou.

Et maintenant, quatorze ans plus tard, le garde des Sceaux Lamoignon propose des mesures qui reprennent pour l’essentiel ce que Maupeou avait réussi à imposer.

Aujourd’hui, ce sont les parlements qui chaque jour veulent arracher un pan du pouvoir royal.

Ils viennent de déclarer les « lettres de cachet illégales, contraires au droit public et au droit naturel ». Elles violeraient « les droits du genre humain, les principes fondamentaux de la société, les plus vives lumières de la raison, les plus chers intérêts du pouvoir légitime, les maximes élémentaires de la morale et les lois du royaume ».

Evidemment, Louis va interdire aux parlements de délibérer sur ce sujet. Mais il sait que les parlementaires reprendront leurs assauts.

 

Et il est las, épuisé d’avoir ainsi à remonter ce rocher, qui roulera de nouveau le long de la pente.

Il se sent impuissant. Il a envie de pleurer, comme lorsqu’il lit ces lettres qu’on lui adresse et dans lesquelles on lui révèle comment la reine continue de voir le comte Axel Fersen, qu’elle logerait même au château de Versailles, et on l’invite à débusquer l’amant.

Il est face à son épouse aussi impuissant que face aux parlements, ou bien à la maladie qui frappe sa famille, le plus âgé de ses fils. Et l’une de ses filles est morte.

Mais le plus douloureux à accepter, c’est cette haine de plus en plus violente, impudente, et qui s’exprime ouvertement.

Les auteurs qui ont écrit sur les murs de Paris « Parlements à vendre, ministres à pendre, couronne à louer » semblent assurés de l’impunité.

Comme ceux qui ont accroché sur la loge de la reine au Théâtre des Italiens un écriteau : « Tremblez tyrans, votre règne va finir. »

Tyrans ?

 

Alors qu’on signale que les gardes françaises, les soldats d’autres unités ont reçu l’ordre de leurs officiers de ne pas réagir avec vigueur face aux émeutiers qui les assaillent.

Ils ont ainsi laissé brûler des corps de garde, et ils ont reçu sans bouger insultes, pavés, bouteilles, bûches. Et quand le maréchal Biron, qui commande les troupes à Paris, donne l’ordre de dégainer et de tirer – il y aura des morts, peut-être une cinquantaine –, le Parlement ouvre une enquête sur la violence des émeutiers et celle des forces royales. Comme si l’une valait l’autre.

 

Comment laisser faire ce Parlement de Paris qui le 4 mai 1788 publie une déclaration des Lois fondamentales du royaume, et répète qu’en matière de subsides, les États généraux doivent être consultés préalablement, qu’en somme le roi n’est que l’un des pouvoirs qui se partagent le gouvernement de l’État, et qu’il est sous le contrôle du Parlement et des États généraux ?

Louis devant de telles prétentions se sent atteint dans sa légitimité.

C’est bien une révolution qu’entreprennent les parlements.

Que veulent-ils, une « révolution d’Amérique », qui donne naissance à une Constitution ?

 

Louis reçoit Malesherbes qui l’invite à prendre la tête de ce mouvement qui entraîne le royaume.

« Concevez la Constitution de votre siècle, dit d’une voix pressante Malesherbes, prenez-y votre place et ne craignez pas de la fonder sur les droits du peuple. Votre nation vous voyant à la hauteur de ses vœux, n’aura plus qu’à perfectionner votre ouvrage avant de le sanctionner. C’est ainsi que vous maîtriserez un grand événement en l’accomplissant vous-même. »

Mais il entend aussi la reine, le comte d’Artois, leurs proches qui l’incitent à entreprendre une grande réforme, équivalente à celle de Maupeou, et qui réduirait les pouvoirs des parlements. Et il est lui-même intimement convaincu qu’il ne doit pas laisser les parlementaires démanteler le pouvoir royal.

« La monarchie ne serait plus qu’une aristocratie de magistrats aussi contraire aux droits et aux intérêts de la nation qu’à ceux de la souveraineté, dit-il. Je dois garantir la nation d’un pareil malheur. »

 

Il approuve donc la décision du garde des Sceaux Lamoignon de lancer une grande ordonnance sur l’administration de la justice.

On supprime des tribunaux, des offices au Parlement de Paris.

On crée une Cour plénière présidée par le roi.

Et, mesure propre à répondre aux désirs des esprits éclairés, on abolit l’« interrogatoire sur la sellette » et la « question préalable », autrement dit la torture.

« Vous venez d’entendre mes volontés », dira Louis XVI, dans un lit de justice, après avoir annoncé ces édits et la mise en vacance des parlements.

« Plus mes volontés sont modérées, plus elles seront fermement exécutées ; elles tendent toutes au bonheur de mes sujets. »

Louis n’imaginait pas le degré de révolte déjà atteint par l’opinion et la résistance qu’allaient organiser les parlementaires.

Ils crient au coup d’État.

À Paris, ils refusent de désigner aux troupes les deux parlementaires qu’elles sont chargées d’arrêter :

« Nous sommes tous Duval d’Eprémesnil et Goislard de Monsabert », crient-ils face aux soldats.

Et ce n’est qu’après une trentaine d’heures que les deux magistrats se livreront. Une foule mêlée, composée de clercs mais surtout d’artisans, de laquais, de domestiques, d’habitants du faubourg Saint-Antoine auxquels s’ajoutent vagabonds et miséreux, applaudit les magistrats qui s’opposent aux soldats.

Une partie de la population parisienne (mais il en va de même à Pau ou à Dijon, à Rennes, à Besançon, à Toulouse ou à Grenoble), même si elle ignore les causes de l’affrontement entre les magistrats et le pouvoir royal, choisit toujours de s’opposer à lui et de plus en plus violemment.

Et les officiers, nobles, pactisent souvent avec les parlementaires, et les sous-officiers, pleins de ressentiment contre une monarchie qui leur interdit s’ils sont roturiers tout avancement, ne sont guère ardents à rétablir l’ordre.

Le pouvoir royal est ainsi paralysé, divisé : le duc d’Orléans attise l’incendie, par l’intermédiaire de ces hommes de plume qui publient articles et libelles, pamphlets.

Louis craint plus que jamais d’être impuissant devant cette montée de la révolte, du mépris et de la haine.

Il pleure, hésite. Peut-être faut-il reculer, une nouvelle fois.

Louis sent que le pouvoir est ébranlé : des provinces, la Bretagne, le Dauphiné sont au bord de l’insurrection.

Les parlementaires se rassemblent, contestent les édits royaux. Les nobles se réunissent et s’opposent au roi, le suppliant de désavouer les édits.

Les officiers tolèrent les manifestations violentes, et laissent les émeutiers assaillir leurs troupes.

Le « peuple », qui subit la hausse du prix du pain, se joint aux émeutiers.

C’est ce que rapportent au roi les intendants, eux-mêmes souvent complaisants avec les parlementaires.

 

À Grenoble, les parlementaires réunis illégalement déclarent que si les édits étaient maintenus, « le Dauphiné se regarderait comme entièrement dégagé de sa fidélité envers son souverain ».

« Il faut enfin apprendre aux ministres ce que peut une nation généreuse qu’ils veulent mettre aux fers. » Le commandant de la province, le duc de Clermont-Tonnerre, transmet le 7 juin 1788 aux parlementaires les ordres d’exil qu’il a reçus.

Aussitôt la nouvelle connue, les boutiques ferment, des cortèges se forment, les quarante et une corporations de métiers se rendent au siège du parlement, les paysans et les vendeuses du marché s’agglomèrent au cortège. La population des faubourgs, des Savoyards, des montagnards, accourent.

Les soldats sont bombardés de tuiles. On leur a ordonné de ne pas faire usage de leurs armes.

Clermont-Tonnerre cède, autorise les parlementaires à se réunir au terme de cette « journée des Tuiles » qui a mis en lumière un juge royal, Mounier, et un jeune avocat, Barnave.

Quelques semaines plus tard, le 21 juillet, au château de Vizille, propriété du riche industriel Périer, représentants du tiers état, de la noblesse et du clergé, se réunissent sans autorisation royale. Ils décident de convoquer les états de la province, de réclamer la réunion des États généraux, avec doublement des députés du tiers, le vote par tête et non par ordre. Et l’admission des roturiers à tous les emplois.

L’assemblée invoque « la protection du roi, de la loi et de la nation en faveur de tous les citoyens dont on attaquera la liberté par des lettres de cachet et d’autres actes de pouvoir arbitraire ».

C’est bien dans une perspective nationale, que se placent les représentants du Dauphiné.

Et se confirment ainsi le renforcement et la présence, sur tout le territoire du royaume, de « patriotes » qui composent un « parti national ».

 

C’est ce qui inquiète Louis XVI et la Cour.

Aux renseignements que rapportent les « mouches » qui arpentent les rues, se promènent sous les arcades du Palais-Royal, s’installent chez le restaurateur Massé, écoutent les conversations dans les cafés, et les orateurs qui haranguent les clients au café de Foy, au café du Caveau, s’ajoute la prolifération des pamphlets. Une centaine paraissent chaque mois.

Les brochures s’entassent sur les tables des ministres et sur celles du Roi.

Des philosophes – Condorcet –, des avocats – Barnave, Danton –, des nobles – Mirabeau –, des publicistes – Brissot, l’abbé Sieyès – publient et acquièrent ou confirment leur notoriété.

Les Sentiments d’un républicain de Condorcet, et surtout Qu’est-ce que le tiers état ?, de Sieyès, connaissent une large diffusion.

Sieyès s’interroge :

« Qu’est-ce que le tiers état ? – Tout. – Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? – Rien. – Que demande-t-il ? – À devenir quelque chose. »

Camille Desmoulins, qui fut élève au collège Louis-le-Grand dans la même classe que Robespierre, est l’auteur d’un opuscule enflammé, La France libre.

Mirabeau édite à Aix Le Courrier de Provence, Volney, à Rennes, La Sentinelle du peuple.

 

Des clubs se sont constitués. Le club de Valois est sous l’influence du duc d’Orléans, le club des Trente rassemble Mirabeau, La Fayette, Talleyrand, Sieyès, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt. La Société des amis des Noirs, de Brissot et de l’abbé Grégoire, fait campagne pour l’abolition de l’esclavage.

On évoque une « démocratie royale », ou une monarchie aristocratique à l’anglaise, et même la République.

Certains « enragés » rappellent qu’on ne compte que cent mille privilégiés pour vingt-cinq millions de français.

Cette immense majorité, disent-ils, ne peut se faire entendre que lors d’États généraux. Et tous ces « patriotes » demandent l’élection des représentants aux États, qui doivent être convoqués, non pas en 1792, comme Loménie de Brienne et le roi l’ont annoncé, mais dès l’année prochaine, en 1789.

 

Louis, les ministres, constatent d’ailleurs qu’ils ne peuvent imposer leurs décisions.

Les parlementaires sont hostiles, l’armée divisée et rétive à maintenir l’ordre. Les impôts directs ne rentrent plus, le pain est cher, l’emploi rare, les vagabonds nombreux dans le cœur même des villes.

Le désordre s’installe : émeutes, pillages, rassemblements, et l’opinion est de plus en plus critique.

Il faut desserrer, dénouer ce garrot qui étouffe le pays, et la seule possibilité est d’accepter la convocation rapide des États généraux, dans l’espoir de rassembler autour du roi le tiers état.

« Les privilégiés ont osé résister au roi, dit Lamoignon, avant deux mois il n’y aura plus ni parlements, ni noblesse, ni clergé. »

Le roi s’inquiète, même s’il approuve, le 8 août, la convocation des États généraux pour le 1er mai 1789.

Mais la monarchie française peut-elle exister sans ordres privilégiés ?

 

La situation est d’autant plus périlleuse que l’État, après avoir raclé les fonds dans toutes les caisses existantes – celles des hôpitaux, des Invalides, des théâtres, des victimes de la grêle… –, est contraint, le 16 août 1788, de suspendre ses paiements pour six semaines.

C’est la banqueroute, l’affolement dans l’opinion, la confirmation qu’on ne peut plus faire confiance à ce gouvernement.

Et le roi doit accepter ce qu’il avait refusé : le rappel de Necker et le renvoi de Brienne.

Cela doit, pense-t-il, rassurer l’opinion.

 

« Voilà bien des années que je n’ai pas eu un instant de bonheur », dit Louis en recevant Necker.

Necker répond :

« Encore un peu de temps, Sire, et vous ne parlerez plus ainsi ; tout se terminera bien. »

 

Réussira-t-il ?

Necker a l’appui de la reine.

« Je tremble, dit-elle, de ce que c’est moi qui le fais revenir. Mon sort est de porter malheur ; et si des machinations infernales le font encore manquer ou qu’il fasse reculer l’autorité du roi, on m’en détestera davantage. »

 

Mais ordre est donné aux gardes françaises et suisses de rétablir l’ordre, en ouvrant le feu sur ces manifestants qui brûlent le mannequin de Brienne, obligent les boutiques à fermer.

On relève plusieurs morts, mais à la fin septembre, l’ordre est rétabli.

La confiance revient.

Les effets royaux à la Bourse augmentent en quelques jours de trente pour cent. Necker avance au Trésor royal, sur sa fortune personnelle, deux millions. Il obtient des avances des banquiers, des notaires, et l’État peut reprendre ses dépenses, jusqu’aux États généraux.

 

Mais ces « miracles » qui rendent Necker encore plus populaire n’apaisent pas les débats qui divisent l’opinion.

Ceux qu’on appelle les aristocrates – le comte d’Artois, plusieurs princes du sang – veulent que les États généraux se réunissent dans la forme de 1614 : pas de doublement du nombre des députés du tiers, et chaque ordre (tiers état, noblesse, clergé) siégeant dans une chambre séparée.

Les aristocrates refusent une assemblée unique : ce serait le début d’une révolution, disent-ils.

Les patriotes sont d’un avis opposé : ils réclament le doublement du tiers état, le vote par tête et la chambre unique.

Le 5 décembre, le Parlement accepte le doublement mais ne se prononce ni sur le vote par tête ni sur l’assemblée unique. L’opinion s’enflamme et la popularité du Parlement s’évanouit.

Devant cet avenir incertain, l’attente anxieuse du pays est immense. À tout instant, parce que la misère tenaille, le pain est toujours plus cher, si la déception succède à l’espérance, la colère peut embraser les foules.

Necker le sait, et le 27 décembre 1788, devant le Conseil d’en haut, en présence du roi et de la reine, il plaide pour le doublement du tiers, acte de justice, répète-t-il. Les souverains l’acceptent.

Et pour apaiser l’opinion, le Résultat du Conseil est aussitôt imprimé et répandu dans toute la France.

On peut y lire :

« Les députés aux États généraux seront au moins au nombre de mille.

« … Le nombre des députés du tiers état sera égal à celui des deux autres ordres réunis et cette proportion sera établie par les lettres de convocation. »

L’élection se fera par bailliage et les curés pourront être députés du clergé.

Les patriotes exultent. Ce « bas clergé » des curés partage souvent les opinions du tiers état.

 

Dans toutes les provinces, on remercie le roi de sa décision.

Il est le « Dieu tutélaire » et Necker son « ange ».

Pourtant, il ne s’est prononcé ni sur l’assemblée unique, ni sur le vote par tête.

Mais l’espoir est grand.

On ne doute pas que la justice et la raison l’emporteront au cours de cette année électorale qui commence.

Demain, c’est 1789.

Le Peuple et le Roi
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